Texte de Christiane Laforge

lu à la présentation de Jean-François Lapointe

au Gala de l'Ordre du Bleuet, le 16 juin 2012



Tandis que les critiques d’Europe et d’Amérique rivalisent de superlatifs pour commenter l’excellence de l’artiste, son public succombe à l’envoûtement. Lorsqu’il paraît sur une scène, Jean-François Lapointe envahit tout l’espace, brûle les planches, embrase la salle par la justesse étonnante de son jeu, la plénitude de sa voix et le charme indéniable de sa présence.


On l’appellerait Jean-Joie plutôt que Jean-François, pour distiller à ce point tant de plaisir avec sa voix de baryton qui l’a conduit de Chicoutimi à la Scala de Milan, chanteur québécois parmi les plus demandés en Europe, au Japon et aux États-Unis.


Natif d’Hébertville, citoyen de Chicoutimi avant de s’installer à Québec, son enfance baigne dans le chant lyrique sous la voix de son père, ténor amateur. Le futur directeur musical apprivoise les vibratos du violon et du piano à 6 ans, tandis que la télévision révèle à l’adolescent les séductions conjuguées de la comédie et de l’opéra sous les traits de Manon.


Détenteur d'une maîtrise en interprétation de l'Université Laval de Québec, l'élève de Louise Andrée de Montréal et des réputés Martial Singher et Giuseppe Moretti des États-Unis, premier prix des Concours de musique du Québec en 1982, connaît un début spectaculaire dans les rôles majeurs des productions de la Société d’art lyrique du Royaume à Chicoutimi : Les Mousquetaires au couvent de Louis Varney, La Grande Duchesse de Gérolstein et Orphée aux enfers d'Offenbach où, en 1988, il campe un Pluton inoubliable en surgissant sur la scène en moto. Cette même année, le baryton de 22 ans remporte trois prix au 17e Concours international de chant de Paris.


L’Europe lui ouvre les bras. Sa rencontre avec l'illustre metteur en scène Peter Brook, lors des auditions pour le projet Impressions de Pelleas, scelle son destin européen au-delà du point culminant de 2005, alors qu’il devient le premier Québécois, depuis Léopold Simoneau en 1953, à tenir un rôle de premier plan dans ce mythique théâtre d'opéra.


Il lui faudra des ailes pour mener de front ses responsabilités de père de famille, ses engagements d’artiste outre-Atlantique, ses récitals, ses directions d’artistes et ses disques qui confirment son indéfectible attachement au répertoire français. Sa discographie compte 10 albums, dont les remarquables Poèmes de l’amour et de la mer et Verlaine, Poètes maudits dans la mélodie française. Le concert basé sur le répertoire de Verlaine lui vaut, en 2009, le prix Opus Concert de l’année, décerné par le Conseil québécois de la musique.


Un talent exceptionnel, un physique d’une grande beauté, une voix riche ne suffisent pas à expliquer l’abondance des critiques élogieuses. La source intarissable de cette reconnaissance unanime découle d’un travail acharné pour maîtriser son art. Un souci de la perfection qui le pousse à aller toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus impeccable dans la note comme dans l’accent, qu’il soit français, anglais, italien ou russe et toujours plus profond dans la connaissance de son personnage. Qu'il soit Pelléas, Figaro, Danilo, Valentin, Mercutio, Arlequin, Candide ou Hamlet parmi les 65 rôles qu'il a campés un millier de fois sur les scènes de plusieurs continents, cet artiste de grande culture n’a de cesse de capter l’âme et l’esprit que musiciens et auteurs ont voulu exprimer à travers leurs personnages.


Le baryton se fait humble devant l’œuvre. Il s’y investi avec une sincérité telle qu’il transcende ceux dont il chante la douleur ou le rire. Onéguine de Tchaïkovski et Pouchkine, produit par l'Opéra de Québec en octobre 2011 en est un exemple frappant. Le critique Richard Boisvert écrit : « Le sommet a été atteint avec les dernières notes lancées par Jean-François Lapointe, juste avant que le rideau tombe. Le cri de douleur de l'âme perdue d'Eugène Onéguine a retenti, puissant et déchirant, à la grandeur de la salle Louis-Fréchette. »


Cette humanité de Jean-François Lapointe se transpose au-delà de l’interprétation. Doté d’une formidable énergie, il parvient à mener de front sa carrière internationale de baryton, de concertiste, de chef d’orchestre, de directeur musical, de metteur en scène, d’enseignant. Une polyvalence qu’il a généreusement mise au service de la Société d’art lyrique du Royaume comme directeur général et artistique pendant plusieurs années, convaincu de l’importance de l’art lyrique dans sa région. Une cause qu’il défend par sa participation à des concerts-bénéfices, que ce soit pour la SALR, pour le Rendez-vous musical de Laterrière ou pour l’Orchestre symphonique. « Que je chante à la Scala de Milan ou à Chicoutimi, c'est la même façon d'aborder le métier, c'est toujours le même intérêt, la même difficulté et toujours le même bonheur » déclare-t-il.


Devant cet artiste exemplaire, nous répondons : tout le bonheur est pour nous.



Le 16 juin 2012

JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE


Baryton exceptionnel

Portant son art au sommet


fut reçu membre de L’Ordre du Bleuet


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mercredi 26 juin 2019

Le triomphe de Jean-François Lapointe au MET

Jean-François Lapointe, baryton et soliste international
© Photo Université Laval



             Par
Sylvia L'Écuyer




Le baryton Jean-François Lapointe triomphe depuis plus de 20 ans sur les scènes européennes. C’est donc avec plaisir que nous l’avons invité à Place à l’Opéra pour souligner ses débuts au MET.

Article complet jean-francois-lapointe-chaudement-accueilli au MET

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Aussi, un texte de Daniel Côté publié dans Le Quotidien du 15 mars 2019


Daniel Côté
Le Quotidien

Le baryton originaire d'Hébertville, Jean-François Lapointe, fera ses débuts au Metropolitan Opera de New York en mai. Il remplacera son collègue Dwayne Croft dans l’opéra Dialogues des Carmélites, où on lui confiera le rôle du Marquis de la Force.

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Ainsi qu'un texte d'Anne-Marie Gravel dans Le Quotidien du 11 mai 2019

Jean-François Lapointe au cinéma Apéro


Jean-François Lapointe chante dans les plus grands opéras, partout à travers le monde, depuis 35 ans. Malgré l’expérience, cette semaine prend des allures de première pour le baryton originaire de Chicoutimi, qui vit son baptême sur les planches du Metropolitan Opera de New York et qui verra sa prestation projetée dans les salles de cinéma du monde pour une première fois. 

lundi 26 novembre 2018

Denise Pelletier commente la récente performance de Jean-François Lapointe


Jean-François Lapointe en 2012,
alors qu'il était reçu Membre de l'ORdre du Bleuet.

De passage dans sa région natale... qu'il n'a jamais vraiment quittée, Jean-François Lapointe a, une fois de plus, séduit son public. Denise Pelletier, journaliste à la retraite du Progrès du Saguenay, n'a pas résisté, pour notre plus grand plaisir, à commenter sa performance alors qu'il chantait  accompagné de l'Orchestre symphonique du SLSJ. 

À défaut des médias, trop souvent absents lors des représentations artistiques dans notre région, ne nous privons pas des commentaires d'une critique d'art avisée qui continue de vibrer à la beauté du monde musical. Cela avec sa permission.



Très belle "Sortie à l'opéra" samedi soir au TBN, avec l' Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le merveilleux baryton Jean-François Lapointe, qui fait carrière sur les grandes scènes du monde.

Il venait donner deux concerts dans sa région natale, pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans. Sous la direction de maestro Jean-Michel Malouf, en forme et en verve, et avec le Chœur symphonique, le concert (donné aussi dimanche après-midi à Alma) fut un régal.

Timbre riche, voix puissante, interprétation raffinée jusqu'au bout des doigts, impérial et magistral, Sire Lapointe m'a envoûtée encore une fois, avec ses grands airs... d'opéra!

J'ai particulièrement aimé "Di provenza il mar" (c'est ce qu'on peut entendre sur la vidéo ci-dessous, à l'Opéra de Marseille en 2014), que chante Giorgio Germont à son fils Alfredo dans La Traviata: un moment intense, magique, émouvant.

Et il a atteint un sommet avec "Être ou ne pas être" du "Hamlet" d'Ambroise Thomas: diction parfaite, pas de grande prouesse vocale mais un engagement total, vibrations de la voix et du corps qui nous font vivre le désespoir et l'incertitude d'Hamlet.

L'Orchestre a bien entamé la soirée avec l'ouverture trépidante de "Guillaume Tell" (Rossini) et les choristes ont enchéri avec quelques airs pour choeur, notamment "Va pensiero", du Nabuccho de Verdi,
J'aurais aimé entendre davantage le baryton, mais voilà, c'était déjà fini. Le rappel très comique qu'il nous a offert, l'air du général Boum-Boum de "La Grande-duchesse de Gérolstein", n'était pas choisi au hasard, comme il l'a expliqué lui-même.

À 17 ans, Jean-François Lapointe montait sur cette même scène... ou presque (l'auditorium Dufour à l'époque), pour y faire ses débuts. Il incarnait un autre personnage de cette même opérette d'Offenbach, le jeune, naïf et maladroit soldat Fritz.

C'est à ce moment (1981ou 1982) que, comme les autres journalistes (et le public), j'ai découvert avec étonnement et ravissement le talent, la qualité de la voix et du jeu de ce jeune artiste de chez nous. À le voir, à l'entendre, nous pressentions qu'il irait loin, très loin.






samedi 5 mai 2018

PRIX DES GRANDS DIPLÔMÉS 2018 DE L'UNIVERSITÉ LAVAL POUR JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE

Jean-François Lapointe, baryton et soliste international
© Photo Université Laval

Jean-François Lapointe ne cessera jamais de nous rendre fiers de lui. Membre de l’Ordre du Bleuet depuis 2012, pour l’excellence de sa carrière, il a continué de chanter sur les grandes scène d’Opéra et d’y séduire à la fois les critiques et le public.

Le 9 mai au Palais Montcalm, en compagnie de cinq autres récipiendaires, le célèbre baryton recevra le Prix des Grands Diplômés 2018 de l'Université Laval. Ce prix est la plus haute distinction remise par la Fondation de l’Université Laval et a pour but de rendre hommage à ses anciens diplômés de plus de 40 ans faisant honneur à l’institution tout en étant des exemples pour les futurs diplômés. La médaille Gloire de l’Escolle a été remise pour la première fois le 21 septembre 1952 lors des Fêtes du Centenaire de Laval, lit-on sur le site de la fondation de cette université.

« M. Lapointe est professeur invité à la Faculté de musique de l'Université Laval. Grand ambassadeur du Québec en Europe, interprète spécialiste de l'opéra français et reconnu des plus grandes scènes d'opéra, ses compétences en font non seulement un artiste prisé, mais un exemple pour la relève québécoise. Tempêtes et Passions a déjà recouru à ses services comme mentor. Nous saluons ce grand artiste lyrique et apprécions la reconnaissance qu'il mérite enfin. », commente l’organisme Tempêtes et Passions sur sa page Facebook.




lundi 12 juin 2017

JEAN-FRANÇOIS LAPOINTE, QUI SERA RODRIGO DANS DON CARLO, TÉMOIGNE DE SA RÉGION

Jean-François Lapointe dans Pelléas et Mélisandre
© Photo courtoisie




Lu ce matin, un article annonçant le prochain rôle de grand prestige de Jean-François Lapointe, Rodrigo dans l’opéra Don Carlo de Verdi à l’OPéra de Marseille. Le lien, partagé sur Facebook par sa compagne Sophier Martel en réjouira plus d'un. Au cours de l'entrevue, Sébastien Herbecq, l'interroge sur la place de l'opéra au Canada.

Le Canada est-il un pays d’opéra ?
Pas au sens où l’on peut l’entendre en Europe. L’opéra reste assez marginal. Cependant, ma région natale, le Sagueney-Lac-Saint-Jean, est une région qui a vu naître beaucoup d’artistes lyriques. C’est une région où l’on faisait beaucoup de chant choral, où il y avait un conservatoire, un orchestre symphonique et de chambre. Par rapport à l’Europe, cela semble normal mais dans cette région, et même dans le pays, c’est quelque chose d’exceptionnel. Aujourd’hui nous sommes beaucoup d’artistes sur les scènes internationales à provenir de cette région-là. Cela prouve que la musique y était valorisée.
Extrait d’une entrevue publiée sur le site de Backtrack. Article complet ICI.

Rodrigo , Marquis de Posa (Jean-François Lapointe)

S'étonnera-t-on des propos du critique  Christian Colombeau, losqu'il écrit, le 10 juin 2017, dans le magazine Sortir ici et ailleurs :

« Royale prise de rôle pour Jean-François Lapointe. Voilà un Marquis de Posa qui mérite bien sa couronne ducale. Dès son entrée en scène, de la passion amicale à l'autorité, divers, à la fois devant l'infant, le roi ou le public, chevaleresque, à l'engagement scénique et vocal exemplaires, le baryton canadien se montre encore une fois grand belcantiste, au phrasé impeccable, jouant du stentato mais aussi de la sprezzatura comme s'il était familier du rôle depuis toujours. » 

Jean-François Lapointe (Rodrigo) et Teodor Ilincai
© Photo Christian Dresse

Et, sur le site Internet Oliryx :

« Son ami, Rodrigue, Marquis de Posa, est bien ce personnage double, ce médiateur actif et exposé sans lequel l’Histoire, la grande comme la petite, n’avance pas. Il est incarné avec une humble prestance par le baryton Jean-François Lapointe, dont chaque apparition colore l’œuvre de la palette subtile de ses nobles et contradictoires engagements. Il enveloppe par le souffle viril - humain surtout - de son phrasé, l’ensemble de ses partenaires jusqu’à sa mort à l’acte final (Per me giunto è il di supremo), sans jamais chercher à forcer le son. »





mercredi 19 décembre 2012

Jean-François Lapointe sur vidéo au Gala 2012

Quelques minutes pour se souvenir d'un grand moment

Gala 2012 de l'Ordre du Bleuet
Jean-François Lapointe