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Jean-François Lapointe en 2012, alors qu'il était reçu Membre de l'ORdre du Bleuet. |
De
passage dans sa région natale... qu'il n'a jamais vraiment quittée,
Jean-François Lapointe a, une fois de plus, séduit son public. Denise
Pelletier, journaliste à la retraite du Progrès du Saguenay, n'a pas
résisté, pour notre plus grand plaisir, à commenter sa performance alors
qu'il chantait accompagné de l'Orchestre symphonique du SLSJ.
À
défaut des médias, trop souvent absents lors des représentations
artistiques dans notre région, ne nous privons pas des commentaires
d'une critique d'art avisée qui continue de vibrer à la beauté du monde
musical. Cela avec sa permission.
Il venait
donner deux concerts dans sa région natale, pour le plus grand plaisir de ses
nombreux fans. Sous la direction de maestro Jean-Michel Malouf, en forme et en
verve, et avec le Chœur symphonique, le concert (donné aussi dimanche
après-midi à Alma) fut un régal.
Timbre riche, voix puissante, interprétation raffinée jusqu'au bout des doigts,
impérial et magistral, Sire Lapointe m'a envoûtée encore une fois, avec ses
grands airs... d'opéra!
J'ai particulièrement aimé "Di provenza il mar" (c'est ce qu'on peut
entendre sur la vidéo ci-dessous, à l'Opéra de Marseille en 2014), que chante
Giorgio Germont à son fils Alfredo dans La Traviata: un moment intense,
magique, émouvant.
Et il a atteint un sommet avec "Être ou ne pas être" du
"Hamlet" d'Ambroise Thomas: diction parfaite, pas de grande prouesse
vocale mais un engagement total, vibrations de la voix et du corps qui nous
font vivre le désespoir et l'incertitude d'Hamlet.
L'Orchestre a bien entamé la soirée avec l'ouverture trépidante de
"Guillaume Tell" (Rossini) et les choristes ont enchéri avec quelques
airs pour choeur, notamment "Va pensiero", du Nabuccho de Verdi,
J'aurais aimé entendre davantage le baryton, mais voilà, c'était déjà fini. Le
rappel très comique qu'il nous a offert, l'air du général Boum-Boum de "La
Grande-duchesse de Gérolstein", n'était pas choisi au hasard, comme il l'a
expliqué lui-même.
À 17 ans, Jean-François Lapointe montait sur cette même scène... ou presque
(l'auditorium Dufour à l'époque), pour y faire ses débuts. Il incarnait un
autre personnage de cette même opérette d'Offenbach, le jeune, naïf et
maladroit soldat Fritz.
C'est à ce moment (1981ou 1982) que, comme les autres journalistes (et le
public), j'ai découvert avec étonnement et ravissement le talent, la qualité de
la voix et du jeu de ce jeune artiste de chez nous. À le voir, à l'entendre,
nous pressentions qu'il irait loin, très loin.